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Histoire

Histoire - 10 lignes
C'est l'hiver, le paysage n'est qu'une étendue blanche et immaculée, comme du sable fin et argenté brillant sous un éclat éphémère et d'une éternelle blancheur sous la lune qui s'élève dans le ciel, ronde et parfaite. Elle aussi blanche, tout est blanc en hiver, tout est blanc et mort. Les arbres, silhouettes sombres et noirâtres étendent leurs branches dénudées vers le ciel comme pour prier leurs renaissances. Il n'y a plus aucune teinte, plus de vives couleurs que l'on retrouve a d'autres saison. C'est fascinant et c'est d'une beauté sans pareille... Mais c'est aussi effrayant, car le silence règne. Tout n'est qu'un royaume figé et glacé dans le temps, comme un espace vide ou il ne se passe rien.

Au loin un cri animal retentit, un oiseau fait frémir ses ailes et un corbeau couleur de jais s'élève dans les airs pour se poser dans les pins en croassant. Si vous regardez a terre l'on peut remarquer les petites traces d'animaux traçant un sillon vers leurs tanières pour trouver a manger. La forêt continue de vivre, certes, mais au ralentit. Une grande plaine s'étend, brillant doucement sous la lumière de l'astre lunaire, l'on peut distinguer d'ici une petite silhouette marchant avec difficulté dans la neige. Une minuscule silhouette et la seule touche de couleur dans cet univers neutre. Elle est rousse, comme les feuilles en automne, ça pourrait être un rat ou un rongeur vu sa taille, mais non, c'est un petit chaton. Il semble si frêle, si fragile... Il titube, soulever et trainer ses pattes fussent un immense effort pour lui et a chaque fois son souffle s’amenuisant.

Il lève les yeux vers la voute céleste ou apparaissent les étoiles entres les nuages gris annonçant la tempête, ses yeux... Ses yeux océans, azur pur et clair comme le ciel en été semble déterminé. Si déterminé, on dirait qu'il est prêt a tout, a tout pour vivre. Il serre les crocs et soulève encore une patte, celle ci s'enfonça dans la neige encore poudreuse et avec un petit gémissement il s'écroula en silence. Tout se fait en silence ici, même la mort est froide et silencieuse quand elle vous frappe. Sa respiration se soulève haletante et pantelant il se traine encore pendant quelques mètres avant de se laisser aller. recroquevillé comme ça il semble encore plus minuscule. Il est maigre et faible, depuis combien de temps il n'as pas été nourris ?  

Il lève les yeux vers le ciel, a demi clos et un peu vague, sa respiration saccadée montrant sa fatigue, créant de la buée de l'air. Les nuages avaient finit de couvrir la lune qui continuait a diffuser une douce lumière sur la forêt endormit. C'était bientôt l'aube, les flocons s'étaient mis a tomber en silence et commencer a renouveler une couche épaisse de poudreuse, le chaton ayant déjà quelques cristaux recouvrant sa pelisse. Au loin un cri retentit et des silhouettes apparurent, fines et élancées. Elles se mouvèrent dans l'immensité glaciale, courant et projetant des jerbes blanches en dérapant. Elles arrivèrent rapidement autour du petit corps qui reposait a terre, inerte et immobile. C'était une patrouille, de 4 guerriers et un apprenti. Celui ci approcha la truffe du chaton et le renifla prudemment

-Il est mort ?

Un plus grand approcha et pris délicatement la petite boule de poil rousse humide entre ses crocs et se tourna vers les autres en marmonnant d'une voix un peu étouffée, du poil entre les dents

-Il respire encore mais il n'en a plus pour longtemps, emmenons le vite a la guérisseuse. 

Les autres hochèrent la tête en silence ne se posant pas trop de question et courrurent vers la forêt, s'enfonçant dans les bois épais semblant sans vie. Arrivés la bas, ils confièrent le jeune chat a la guérisseuse qui se pencha vers le chaton en le reniflant prudemment avant de pencher la tête d'un air sceptique

-Il n'a aucune odeur et vu son état ce n'est pas un chat domestique. Pour l'instant il faut juste le réchauffer pour préserver sa vie, on discutera de ce qu'on fait de lui après.

Elle l'emmena dans sa tanière et le lécha a rebrousse poil, le couvrant de mousse pour le réchauffer. Le petit resta inconscient pendant longtemps... 2 jours, c'est beaucoup pas vrai? nombreuses fois on l'a cru mort et le clan n'avait plus aucun espoir pour lui. Lui il rêvait... Il avait les yeux clos, et ronronnait doucement... Cette même douce symphonie vibrait dans son rêve, il était blottit contre un ventre brulant et gonflé. Il pétrit la chair réclamant du lait.

L'autre lui répondit par une léchouille affectueuse sur la tête et une voix aussi douce que celle du pelage contre lequel il était lové lui répondit "Bois... Bois mon enfant tu en a besoin." c'était sucré et chaud, coulant a souhait dans la gorge... Il frémit et soudain fut arraché a cette emprise chaleureuse, tout disparut en un éclair et il se retrouva dans le froid. Une matière froide et molle sous ses pattes pénétrant dans sa moelle comme un poison mortel. Il s'est trainé, il a marché, marché, marché pour retrouver sa mère mais elle n'était plus la... Elle n'était plus qu'un souvenir, une image floue, une odeur....

Tout a disparu si facilement comme tout est revenu. C'est simple, si simple. Le chaton était réveillé mais voulait se laisser aller dans cette douce béatitude que lui procurait la douce chaleur qui s'insinuait en lui, le faisant bailler de bien être. était ce un rêve ? un cauchemar plutôt... Terrible, cette impression de solitude et cette sensation de la mort qui te guette comme un serpent caché dans l'ombre, prête a mordre. Non. Quelque chose cloche se dit il tandis que ces pattes se dépétrait dans la mousse. La chaleur et cette sensation de bien être, de sécurité n'était plus présente.

Cette sensation sous ses coussinets craquelés par le froid, ce gout métallique dans la gorge et son ventre le serrant et le faisant souffrir tant il avait faim. Il ouvrit les yeux observant autour de lui, le regard un peu vague. Il cilla plusieurs fois avant de se repérer, il se trouvait dans une tanière assez spacieuse, dans un lit de mousse. Un autre chat plus âgé dormait plus loin, la respiration un peu sifflante. La voute était haute et en terre ou roche, s'effritant un peu de temps a autre. Plus loin il y était entreposé toutes sortes de plantes et l'odeur qui régnait dans le petit espace clos était celle des herbes médicinales. Il se leva après plusieurs tentative laborieuse, et lécha discrètement sa pelisse grasse et ébouriffée.

Le rideau de lierre frémit et la chatte qui entra lui jeta un coup d'oeil surpris tandis qu'une petite lumière satisfaite éclairait son regard. Bientôt tout le clan fut informé, et se pressait pour voir le chaton. La guérisseuse s'occupa de lui comme elle pouvait et une reine qui venait de perdre ses petits l’alita, heureuse d'avoir un petit protégé. Les questions qui fusaient étaient toutes comme "d’où viens tu ?" "ou sont tes parents ?" '"pourquoi es tu seul ?"

mais le jeune chat un peu désorienté soufflait l'air perdu de sa voix fluette et intimidée "je ne sais pas" même a son nom il ne dit qu'il ne savait pas. Le chef choisit petite mélancolie d’où le fait qu'il était distant et rêveur, semblant souvent triste. Le chat a la pelisse rousse comme les feuilles d'automne avait environ 2 lunes. Il en a maintenant 4 et il lui reste toute une histoire et un avenir a écrire... Ne plus penser au passé qui n'est qu'une page déchirée... Ou presque.